Un médecin de crèche, à quoi ça sert ?
- 7 février 2022
- Mode de garde
Qu’il s’agisse de crèches privées ou publiques, depuis le 1er septembre 2021, les établissements d’accueil du jeune enfant ont l’obligation… Lire la suite
M. Schmoll, A. Poivret, M-Ch. Romil
Pour ce deuxième confinement, le protocole gouvernemental nous permet de continuer à accueillir les familles. Seules contraintes : respect des gestes barrières et limitation du temps des parents dans l’enceinte de l’établissement. Une chance pour nous qui avons à cœur de préserver les moments de transmissions.
Rappelons-nous, lors du premier confinement, les Établissements d’Accueil de Jeunes Enfants étaient fermés. La situation était donc bien différente pour les équipes et les familles. Ceux-ci ont d’ailleurs parfois cherché à préserver les liens coûte que coûte et avec les moyens du bord !
Marine Schmoll, psychologue clinicienne, Alice Poivret et Marie-Charlotte Romil, directrices sur les crèches de Vanves, vous proposent de revenir sur un exemple de maintien des liens à distance tel qu’il s’est inventé dans ce moment historique et inédit.
La clôture brutale des établissements d’accueil, début 2020, a causé une rupture entre familles et professionnels sans précédent. Cette situation a mis à mal les rituels de communication, de séparation et de retrouvailles si chers aux équipes et aux familles.
Il n’était pas évident de savoir comment donner signe de vie durant cette période inédite, sans repère pédagogique ou psychologique. Passés les premiers temps de choc, toutes sortes d’initiatives ont émergé pour (re)dire au revoir, prendre des nouvelles et maintenir a minima les liens. Bien sûr, cette créativité a pu s’exprimer lorsque les professionnels comme les familles n’étaient pas trop préoccupés par des questions de réorganisation professionnelle ou de santé. Le silence a souvent été nécessaire pour mieux se retrouver par la suite.
Nous souhaitions partager une illustration de la continuité des liens en nous appuyant sur la vidéo envoyée aux familles par l’équipe des Petits Corsaires et du Rosier Rouge (encore réunis lors de cette période) puis en retour, la vidéo en chansons de Basile et de sa famille. Nous remercions les professionnelles comme les parents pour ces initiatives et pour la diffusion des vidéos.
Peu de temps après la fermeture de la crèche, les professionnelles se sont organisées pour filmer un message à destination des enfants et des parents. Sur cette vidéo, on peut les voir, tour à tour, donner des nouvelles, espérer que tout se passe bien et rappeler qu’il y aura rapidement des retrouvailles. La référence aux anniversaires, avec le prénom des enfants, n’est pas anodine. Elle reflète une partie du projet qui consiste à passer des messages tant collectifs qu’individuels aux enfants. Il s’agissait aussi de maintenir ce rituel mensuel, même à distance.
Suite à l’envoi de cette petite vidéo, les parents se sont davantage manifestés, notamment par mail. La réponse en vidéo de Basile et de sa famille nous a touchées, et a conduit à une réflexion entre psychologue et directrices, que nous aimerions poursuivre avec le reste de l’équipe.
Sur cette vidéo, Basile chante la chanson du Petit Escargot, puis sa maman et sa grande sœur celle de la Chasse à l’ours, sans oublier une « spéciale dédicace » pour la référente. Par les chansons, ce langage qui fait lien entre enfants et adultes, ils reviennent aux rituels quotidiens de la crèche .
Les chansons ont-elles été choisies au hasard par Basile et sa maman ? L’escargot et sa coquille nous ont fait penser à ce que pouvaient vivre les enfants dans ce temps ralenti, à l’intérieur de leur coquille/maison. La chasse à l’ours n’est pas non plus sans rappeler le scénario auquel tous étions confrontés : vaincre nos peurs face à ce méchant ours comme face au virus, autant de menaces extérieures, nous obligeant à verrouiller lieux de vie comme lieux de travail et ainsi rester confinés, en sécurité, bien au chaud avec nos proches.
Ces vidéos ont donc permis de maintenir une certaine continuité des liens durant le confinement. Se « (re)voir » sur cet entre-deux des écrans était sans doute déjà important et contenant en soi. Ces films ont peut-être aussi offert des espaces virtuels de symbolisation des angoisses en circulation entre crèche et familles. Ils ont également amené une réflexion assez inédite sur nos pratiques.
Quelles ont été les modalités de maintien des liens dans vos crèches ? Faites-nous part de vos témoignages en commentaire !
Nous utilisons des cookies pour vous offrir la meilleure expérience en ligne. En acceptant, vous acceptez l'utilisation de cookies conformément à notre politique de confidentialité des cookies.
Lorsque vous visitez un site Web, il peut stocker ou récupérer des informations sur votre navigateur, principalement sous la forme de cookies. Contrôlez vos services de cookies personnels ici.
Envoyer un commentaire